Laurence Rochat

Tout a commencé dans le Canton de Vaud. Je suis originaire de la vallée de Joux et nais le 1er août 1979. D’une famille de paysans, le travail est ma valeur fondamentale. L’endurance, ma passion.

Petite déjà, j’évolue dans la nature. Je passe des heures autour de la maison avec mes parents et mes deux sœurs. L’envie d’être à l’extérieur fait partie de mon éducation et c’est ainsi que je deviens rapidement très active.

La première fois que je monte sur des skis, j’ai 2 ans. Je découvre l’effort physique et la vitesse. Je recherche le contrôle de mon corps, l’endurance : une première dualité avec laquelle je me bats, puisque les émotions, l’impatience, le perfectionnisme, prennent alors souvent le dessus.

Je gagne ma première course à 6 ans : je parlais à peine, mais c’est l’effort qui me rendait heureuse. C’est en ‘94 que je vis le déclic qui changera ma vie. Je regardais les J.O. à la télévision avec mes parents, et ce jour-là je leur ai dit : “En 2002, j’y serai.” Dès lors, je gagne toutes les compétitions de la région, mon unique but.

Je termine mon école secondaire à 16 ans et commence mon apprentissage de commerce chez Audemars Piguet.

Entourée par des mentors qui m’ont inspirée tout au long de ma carrière, j’alterne travail et entraînement. Je vise les J.O. Quatre heures par jour, parfois plus, j’intègre la douleur, j’apprends à l’apprécier. Je me conditionne, je fais de la résilience une seconde nature et des difficultés, une motivation.

À 22 ans, mon rêve se réalise. Je gagne ma première médaille olympique aux JO de 2002 à Salt Lake City. Ce que je pensais impossible devient alors possible.

Une nouvelle vie commence. Mais rien n’est jamais acquis et il faut s’armer de passion et de patience pour réussir. S’en suivent huit années de réussites, mais également de doutes. Et j’apprends, non plus à gagner, mais à perdre. J’atteins mes limites, le corps me lâche, et j’enchaine blessures et usures.

C’est aux J.O. de Vancouver que je vis les moments les plus durs. Je pousse néanmoins mon corps plus loin et en avril 2010, après 15 ans de haut niveau, je termine ma carrière sportive à 30 ans, consciente que c’était le moment d’arrêter. L’année qui suit mes deuxièmes J.O. à Turin, une rencontre changera ma vie. Celle de l’homme que j’ai tant aimé. Philippe. 26 ans de différence, et c’est pourtant son cœur et son âme que je vois. Malgré les détracteurs, je trace mon propre chemin. Nous vivons près de neuf années intenses. Je quittais un monde, le sport, pour en découvrir un autre, la haute gastronomie. Avec lui, j’apprends la passion, l’excellence, le respect des produits. J’apprends aussi une autre douleur : la bataille de l’amour.

Ma carrière, quant à elle, débute vraiment chez Audemars Piguet le 1er mai 2010. Je quitte l’indépendance, la liberté, la nature, les sponsors. Je dois travailler dans un bureau, mais rien ne me fait plus peur.

2012 marque l’arrivée d’un nouveau CEO, qui reste aujourd’hui encore, l’un de mes plus précieux mentors. Puis en 2014, je passe à la tête d’un département, dirigeant dès lors une équipe de plus de 20 personnes. Le leadership semble naturel. J’aime voir grandir les gens, saisir leurs forces. Encore une autre dualité : je sors d’un sport individuel et je réalise que l’on est meilleur ensemble.

2015 : je suis heureuse, un avenir radieux à l’horizon. Mais la vie en a voulu autrement. Philippe nous quitte brutalement et emporte avec lui, une partie de moi. C’est le début d’un long tunnel qui durera presque 5 ans.

Les lueurs de bonheur, au début, ne durent que quelques secondes. Les jours, les mois défilent. Je ne dors pas vraiment, je m’acharne au travail pour oublier ma peine, et puis, un jour je tombe. Il faut s’armer de patience pour se relever. Accepter que ce ne sera plus comme avant et accueillir le changement. Savoir lâcher prise pour mieux refaire surface. Et c’est à 40 ans que j’ai finalement pu aspirer à autre chose.

Cette période m’a permis de nourrir mon esprit, d’apaiser mon âme et d’en ressortir une philosophie : « prend tout ce qui arrive ». Et surtout, accepter de se retrouver en face-à-face avec soi-même. Depuis 2019, une envie d’indépendance s’est à nouveau emparée de moi. Je rencontre un nouvel amour, Marc, et ressens l’envie d’un défi, l’envie d’inspirer à travers mon expérience empreinte de dualité.

Aujourd’hui, forte de cette philosophie et d’une nouvelle page professionnelle m’offrant une liberté renouvelée, je vous lance le défi d’aller à la rencontre de vous-mêmes. C’est le moment.